Celui que de telles splendeurs créées
n’éclairent pas
est aveugle.
Celui que de telles clameurs
n’éveillent pas
est sourd.
Celui que tous ces effets
ne conduisent pas à louer Dieu
est muet.
Celui que tant d’indices
ne renvoient pas au premier principe
est sot.
Ouvre donc les yeux,
dresse les oreilles de ton esprit,
délie tes lèvres,
applique ton cœur,
et en toute créature
tu verras ton Dieu,
tu l’entendras,
tu le loueras,
tu l’aimeras et lui rendras un culte,
tu le magnifieras et l’honoreras,
de peur que tout l’univers
ne se dresse contre toi.
Voilà pourquoi en effet
l’univers
s’en prendra aux insensés
mais sera source de gloire pour les sages,
qui peuvent redire avec le Prophète :
« Tu m’as réjoui, Seigneur,
dans ta création
Et au milieu des œuvres de tes mains
je bondirai de joie.
Que tes œuvres sont magnifiques Seigneur,
Tu as tout fait avec sagesse,
La terre est pleine de ce qui t’appartient ».
Bonaventure : Itinerarium mentis in Deum, c.1,n°15.